Trouver / Perdre le Nord

Le vent frais

l’air salin

balaie

nos grèves

 

Les frôlements

exfolient

nos peaux

mises à nu

 

Tes pupilles forêts boréales

sondent

les bas-fonds

de mon regard estuaire

 

Ton visage

épinette noire drue

laisse sa trace

sur mon littoral

 

Dur comme le granit

le désir

entre nous

strié de douceur

 

Langue

vague incessante

déclenche

des ondulations aqueuses

 

La marée

monte

ronge inlassablement

les rochers

 

Tu trouves

mon Nord

la côte

mon bras de mer

 

Un goût de sel

des grains de sable

dans la bouche

collés à nous

 

Une bouffée de large

sur nos corps

échoués

perdre le Nord